Rechercher un ancêtre de Guadeloupe ou d’autres anciennes colonies peut s’avérer être une tâche laborieuse lorsque l’on ne connaît pas les ressources disponibles. Pourtant, de nombreuses sources d’archives sont disponibles et permettent de constituer une généalogie, même avec des membres de la famille ayant vécu à l’étranger, en tant que colons français.

Comprendre l'histoire coloniale de la Guadeloupe

Cartographie de la Guadeloupe
Cartographie de la Guadeloupe

La Guadeloupe, comme les autres anciennes colonies, a vu passer différents peuples au fil du temps et a subi des périodes agitées. De sa première colonisation, à son passage en un département français d’outre-mer, voici les dates clés de l'histoire de Guadeloupe :

3000 ans avant J.C et + : d’après les archéologues, la Guadeloupe était alors peuplée d’Amérindiens et a vu ensuite s’installer un peuple pacifique d’agriculteurs et de pêcheurs venus du Venezuela (Indiens Arawaks).

Aux alentours du VIIIe siècle : les indiens Caraïbes débarquent sur les îles, massacrent la population sur place et donnent le nom de «Karukéra» à la Guadeloupe.

Novembre 1493 : Christophe Colomb découvre la Guadeloupe, comme il la nommera ensuite, en arrivant à Sainte-Marie.

28 juin 1635 : les Français investissent l’île et prennent le dessus sur les Indiens et sur les Espagnols. La culture de la canne à sucre commence et les premiers esclaves d’Afrique de l’Ouest arrivent.

1674 : la Guadeloupe est une colonie du Royaume de France.

De 1759 à 1763 : les Anglais occupent la Guadeloupe, celle-ci revient ensuite à la France par le traité de Paris de 1763.

1794 : la Guadeloupe est reprise par les Anglais, mais elle est rapidement rendue à la France grâce à Victor Hugues.

Décret du 27 avril 1848 : abolition de l’esclavage en Guadeloupe.

Loi du 19 mars 1946 : la Guadeloupe est un département français d’outre-mer.

Comprendre l’histoire coloniale d’autres colonies

Lorsque l’on décide d’entreprendre la création d’un arbre généalogique, on peut s’apercevoir que certains ancêtres viennent d’anciennes colonies françaises, il est donc intéressant de connaître l’histoire coloniale. Les bases à avoir en généalogie sont nombreuses et la connaissance des empires coloniaux français est un atout pour bien avancer dans les recherches. Ceux-ci ont été nombreux à travers le monde et à travers les époques :

  • L’Amérique du Nord ;
  • les Antilles ;
  • la Guyane ;
  • l’Afrique occidentale ;
  • l’Afrique équatoriale ;
  • le Togo,
  • le Cameroun ;
  • l’Algérie ;
  • le Territoire français des Afars et des Issas ;
  • Madagascar ;
  • les Comores ;
  • les Terres australes et antarctiques françaises ;
  • la Réunion ;
  • l’île Maurice ;
  • l’Inde française ;
  • l’Indochine française ;
  • la Polynésie française ; Clipperton, la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, Nouvelles-Hébrides.

Parmi ces anciennes colonies, certaines sont devenues des départements d’outre-mer français, d'autres sont devenues indépendantes ou ont été colonisées par d'autres peuples. Nous verrons ici l’histoire coloniale d’un DOM (département d’outre-mer) et d’un TOM (territoire d’outre-mer).

L’île de la Réunion

L’histoire coloniale de la Réunion est riche et chargée. L’île est devenue française en 1638 et a fait partie de la Compagnie des Indes pendant une centaine d’années. Depuis 1946, l’île de la Réunion est un département français.

Wallis-et-Futuna

Îles de Wallis-et-Futuna
Îles de Wallis-et-Futuna

Les îles Wallis et Futuna font partie de l’archipel de l'océan Pacifique et ont été sous le contrôle protecteur de la France de 1842 à 1961. Elles ont été rattachées à la Nouvelle-Calédonie en 1910 et sont devenues un territoire d'outre-mer français en 1961. Pour effectuer des recherches généalogiques à Wallis-et-Futuna, il faut consulter les actes inscrits aux registres de la Nouvelle-Calédonie. Ces documents sont également conservés aux ANOM.

Note : pour faciliter les recherches en ligne, une partie des actes issus des registres de la Nouvelle-Calédonie et gardés aux Archives nationales d’outre-mer ont été numérisés et indexés (pour la période de recherche de 1894 à 1907).

Les centres d'archives disponibles en Guadeloupe et outre-mer

Les Archives nationales d’outre-mer

Logo des Archives Nationales d'Outre-Mer
Logo des Archives Nationales d'Outre-Mer

Ces archives détiennent les actes officiels d’anciennes colonies. Celles-ci sont se distinguent en deux catégories de documents :

  • les archives des ministères chargés de l’empire colonial français (du XVIIe au XXe siècle) ;
  • les archives transférées des anciennes colonies et de l’Algérie au moment de leur indépendance.

Pour rechercher une personne dans le monde entier, les grands sites en ligne dédiés à la généalogie comme MyHeritage ou Filae disposent de nombreux documents officiels et actes numérisés.                    

Les Archives nationales d'outre-mer (ANOM), situées à Aix-en-Provence conservent les registres paroissiaux antérieurs à 1792 et les registres d’état civil des territoires de l’empire colonial français depuis le XVIIe siècle.

Les archives diplomatiques

Concernant les archives diplomatiques, c’est à partir du XIXe siècle que les agents diplomatiques et consulaires français agissent en tant que véritables officiers d’état civil pour les Français de l’étranger. Les actes officiels de plus de soixante-quinze ans qui ont été rédigés dans un pays autre que la France, les documents établis en Tunisie entre 1881 et 1956 et ceux émis au Maroc entre 1912 et 1956 sont mis à disposition par le ministère des Affaires étrangères.

Note : la loi du 15 juillet 2008 a réduit le délai d’accessibilité des actes de naissance et de mariage de 100 à 75 ans.

Côté historique, jusqu’en 1894, l’administration des colons français était gérée par le ministère de la Marine. C’est en 1946 que cette autorité compétente a été nommée ministère de la France d’outre-mer. Les archives des pays devenus indépendants ont été en grande partie confiées aux ANOM. D’autres documents officiels, comme les naturalisations ou les actes de mariages et de décès ont également été placés sous la surveillance des ambassades et consulats de France. Petit à petit, les archives sont rapatriées sur le sol français et alimentent les archives.

Les Archives nationales

C’est au cours de la Révolution que les Archives nationales sont créées. L’Assemblée nationale les nomme ainsi par le décret du 12 septembre 1790. Avant cela, à l’époque de l'Ancien Régime, les registres et archives d'État n’étaient pas organisés. La loi du 7 messidor an II (25 juin 1794), rédigée par Armand-Gaston Camus, impose ensuite les principes suivants :

  • les archives de la Nation doivent être centralisées ;
  • l’accès aux archives est libre pour les citoyens ;
  • l’organisation des archives doit se faire au national.
  • La loi du 5 brumaire an V (26 octobre 1796) ajoutera à ces principes, la création de services d’archives dans tout chef-lieu de département. C’est à ce moment que sont créées les Archives départementales, cinq ans après la création des 83 départements français.

Les Archives nationales prennent possession des documents d’archives des institutions centrales, des archives des établissements ecclésiastiques, du diocèse de Paris et des archives concernant les émigrés ou les condamnés.

Les archives nationales de France ont aussi en leur possession des archives anciennes des Colonies françaises.

Les archives départementales et territoriales : Guadeloupe, Martinique

En Martinique et en Guadeloupe, les registres paroissiaux et d’état civil indexés sont disponibles sur Filae.

La recherche d’ancêtres par les documents de presse (Gallica)

Logo de Gallica
Logo de Gallica

Pour tout généalogiste, au moment de créer un arbre généalogique, il est indispensable d’explorer des sources variées. Certains documents de presse peuvent être de vraies mines d’or pour retracer l’histoire d’une famille. Gallica, par exemple, est une bibliothèque numérique alimentée par 10 000 000 documents au format numérique disponibles en ligne.

Les archives militaires

Le site « Mémoire des hommes » du Service historique de la Défense offre de nombreuses ressources en matière d’archives militaires. Notamment, le Recensement des engagés et des appelés d'anciennes colonies françaises - archives matriculaires (1866-1918).

Les archives des pays indépendants

Pour retracer l’histoire d’une famille issue de pays colonisés devenus aujourd’hui indépendants, il est possible de consulter les archives de ces anciennes colonies datées d’avant leur indépendance au sein des Archives nationales d’outre-mer. Les demandes s’effectuent par mail ou par courrier postal.  

Les pays concernés, devenus indépendants sont : l’Algérie, le Cameroun, la République centrafricaine, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, la Côte française des Somalis, Dahomey, le Gabon, la Guinée, la Haute-Volta, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad, le Togo, le Cambodge, le Laos, le Vietnam, Vanuatu, les anciens établissements français de l’Inde.

Notes :

  • De nombreux actes de français et d’Européens d’Algérie des trois anciens départements d’Algérie ont été mis en ligne sur le site des Archives d’outre-mer (pour la période de 1830 à 1910).
  • Pour aller plus loin dans une recherche généalogique d’ancêtres ayant vécu dans un pays indépendant, les chercheurs peuvent également contacter les archives du pays concerné après avoir démarré leur enquête. Pour cela, ils doivent disposer de tous les renseignements nécessaires (noms et prénoms officiels des ancêtres par exemple).

Pour approfondir sur les recherches d’ancêtres de Guadeloupe ou d’autres anciennes colonies

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